Le pouvoir d’achat est la quantité de biens ou de services que l’on peut acheter avec son revenu. Son évolution, qui fait si souvent l’objet de débats, se mesure en déduisant la variation des prix de l’évolution globale du revenu. Autrement dit, on retire de ce que l’on a gagné (par exemple son salaire) ce qui a été « grignoté » par la hausse des étiquettes. On mesure ce que l’on « peut » vraiment acheter de plus, en quantité.

Pour comprendre, prenons un exemple. Un salarié gagne 1 000 euros mensuels et voit son salaire augmenté de 2,5 %. Il touche désormais 1 025 euros. Si les prix ont augmenté de 1,5 % durant la même période, il n’a « réellement » gagné (en pouvoir d’achat) que 1 %. Il a 25 euros de plus à dépenser, mais les prix ont progressé de 15 euros. Il n’a donc réellement gagné que 10 euros, le reste c’est l’inflation.

L’évolution du pouvoir d’achat pour l’ensemble de la population est une moyenne qui ne correspond pas toujours à ce que ressent telle ou telle catégorie. Les prix n’évoluent pas de la même façon sur l’ensemble du territoire et chaque groupe ne consomme pas les mêmes biens et services. Par exemple, les jeunes qui vivent en centre-ville subissent beaucoup plus que les autres la hausse des prix des loyers, ce qui ampute leur pouvoir d’achat ; ceux qui vivent à la campagne dépensent beaucoup plus en carburant, etc. L’Insee propose sur son site un outil qui calcule un « indice des prix personnalisé » pour tenir compte des différences de consommation. Le débat sur le pouvoir d’achat et les différentes revendications doit être mis en relation avec celui sur la fiscalité et notamment le fait que celle-ci privilégie ou non des catégories particulières de populations. Ces revendications sur les niveaux de vie portent tout autant sur le pouvoir d’achat en tant que tel que sur la justice des politiques publiques vis-à-vis de différents groupes sociaux.