Pour l’Insee, l’habitat est divisé entre unités urbaines d’un côté et monde rural de l’autre. Sont dits « urbains » les territoires où le bâti est continu et ceux qui comptent au moins 2 000 habitants. Quand les constructions sont séparées de plus de 200 mètres, il n’y a plus de continuité. Cette définition de la ville est extensive, elle comprend des espaces peu denses. Le monde rural correspond plutôt à ce que l’on qualifierait de « rural isolé  ».

Une unité urbaine peut comprendre une seule commune, c’est alors une « ville isolée ». Quand l’unité urbaine comprend plusieurs communes (sans discontinuité), elle devient une  « agglomération multicommunale ». Cette agglomération multicommunale peut comprendre une ou plusieurs villes-centre, et une banlieue. Si une seule commune regroupe plus de la moitié de la population de l’agglomération, elle est seule ville-centre. Sinon, les villes dont la population atteint au moins la moitié de celle de la commune la plus peuplée sont aussi des villes-centre. Les banlieues sont donc des communes qui appartiennent à une agglomération, mais dont le nombre d’habitants est inférieur à la moitié de la commune la plus peuplée.

Cette définition de la ville prend en compte l’habitat, mais elle ne permet pas de comprendre leur fonction économique. Pour cela, l’Insee utilise un zonage en « aires urbaines », définies par la localisation des emplois. Unités et aires urbaines sont donc deux concepts différents. Le premier porte sur l’habitat, le second sur la fonction économique des territoires. Une partie de la couronne périurbaine (communes autour des grandes aires urbaines) est située en milieu rural, l’autre en milieu urbain. Les aires urbaines ne doivent pas être assimilées à des « villes » : elles comprennent une partie de communes rurales périphériques, « attirées  » (par le biais de l’emploi) vers un pôle central.

Plus récemment, l’Insee a commencé à utiliser une nouvelle forme de découpage de l’espace, fondée sur la densité de population et non plus la continuité du bâti, en la croisant avec l’influence des villes, mesurée par la part de personnes qui y travaillent (lire notre article). Cette définition semble mieux rendre compte aujourd’hui de la réalité du monde rural, mais elle n’est appliquée pour l’instant que dans un petit nombre de travaux (lire notre article).