La France a dépensé 139,4 milliards d’euros dans le domaine de l’éducation en 2012, soit 6,86 % de la richesse nationale et l’équivalent de 2 100 euros par habitant, selon le ministère de l’éducation. La dépense nationale d’éducation représente l’ensemble des montants consacrés par l’Etat, les collectivités locales, les ménages et les entreprises à la formation initiale et professionnelle.

Le poids de cette dépense dans la richesse nationale constitue l’effort monétaire que notre pays consacre à ce domaine. Après avoir augmenté jusque 7,6 % en 1997, on a assisté à une diminution importante jusqu’en 2007. Rapporté à la richesse nationale, la France a retrouvé le niveau du milieu des années 1980. Entre 2010 et 2012, la dépense a même baissé en euros si l’on tient compte de l’inflation, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Alors que beaucoup s’accordent sur l’importance des dépenses d’éducation dans la croissance à long terme, cette évolution n’est pas un bon signe.

La comparaison internationale

Les comparaisons internationales en matière de dépenses publiques d’éducation sont difficiles à établir, car les structures des systèmes ne sont pas similaires. Globalement, la France se trouve au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE, avec 6,3 % du PIB (hors formation continue) contre 6,5 %1. Mais l’OCDE comprend de nombreux pays moins développés, comme la Turquie ou le Mexique. Vis-à-vis des pays comparables, notre pays accuse un net retard.

En matière de dépense par élève, la France dépense plutôt moins pour le pré-élémentaire, mais celui-ci est plus développé que dans la plupart des pays. Cela traduit surtout le fait que l’école maternelle est moins chère que les services privés équivalent des autres pays. Elle se situe en dessous de la moyenne pour les dépenses au niveau primaire, mais dépasse la moyenne en matière d’enseignement secondaire (collèges et lycées). Si l’on ne considère que les Etats comparables, la France est aussi en retard dans le secondaire. Enfin, notre pays est loin derrière la plupart des pays de même niveau de développement pour les dépenses d’enseignement supérieur. Au total, dans le groupe des pays de même niveau de développement, seule l’Italie dépense moins que la France par élève.

Enseignement supérieur : des inégalités importantes

En moyenne, un élève coûte 8 200 euros par an à la collectivité, selon le ministère de l’Education nationale (données 2011). Logiquement, la dépense augmente avec l’âge : un élève coûte 5 700 euros dans le primaire, 9 700 euros dans le second degré et 11 600 euros dans le supérieur. Dans le second degré, la dépense est quasiment équivalente dans l’enseignement général technologique (11 400 euros) et dans l’enseignement professionnel (11 800 euros).

Les écarts sont les plus élevés dans l’enseignement supérieur. La collectivité dépense en moyenne 10 800 euros par an pour un étudiant de l’université ou d’IUT, contre 15 000 en classes préparatoires. Et encore, la prise en compte des Instituts universitaires de technologie (IUT) gonfle les chiffres des dépenses par étudiant à l’université, de l’ordre de seulement 8 000 euros par an dans les filières générales. Les sections de techniciens supérieurs (BTS) sont mieux dotées avec 13 700 euros par élève.

 

 

Pour en savoir plus : « Le coût de l’éducation en 2012« , ministère de l’éducation, note n°13.28, novembre 2013.

 

 

 

 

 

Notes:

  1. Le mode de calcul diffère légèrement de celui cité plus haut du ministère de l’éducation nationale.