Quatre années après leur inscription dans l’enseignement supérieur, les deux tiers des étudiants sont encore en formation, 18 % sont sortis de l’enseignement supérieur avec un diplôme, 14 % sortis sans diplôme, indique une étude du ministère de l’Education à partir des bacheliers de 2008. Les résultats varient selon les filières : la part d’étudiants sortis sans diplôme se situe à 3 % en classes préparatoires, 7 % en IUT et 16 % à l’université.

L’université perd une partie de ses étudiants qui échouent à y obtenir un diplôme. Seul un tiers des jeunes inscrits à l’université a obtenu sa licence en trois ans. 41 % des étudiants à l’université qui étaient bacheliers de l’enseignement technologique ont quitté le système éducatif sans diplôme, 90 % n’a pas obtenu sa licence en trois ans. A l’opposé 81 % des inscrits en IUT sont diplômés. Une petite proportion de jeunes entre en première année sans vraiment de projet, faute de pouvoir s’insérer dans l’emploi, en attendant mieux. Cette proportion augmente en période de montée du chômage.

Avec 16 % d’échec, on est tout de même loin des clichés qui persistent sur l’université française. Ses filières sont les seules de l’enseignement supérieur qui permettent aux jeunes qui n’ont pas les moyens d’être soutenus financièrement par leurs parents de poursuivre leur parcours scolaire après le bac, ce qui implique parfois de réaliser en deux années une formation qui n’en demande qu’une en théorie. Les bacheliers de l’enseignement technologique y sont parfois en difficulté, mais l’université reste parfois la seule voie de promotion sociale pour ces jeunes, souvent issus de milieux populaires. Ces résultats sont obtenus avec des moyens très faibles : de l’ordre 8 000 euros par an par étudiant, contre 15 000 euros pour les classes prépas.

 

La grande majorité des bacheliers sont sélectionnés à l’entrée du supérieur.

La plupart des bacheliers s’inscrivent dans une filière sélective : seuls 37 % des de ceux de 2008 sont entrés à l’université, où une partie a d’ailleurs été rapidement triée – c’est le cas en médecine par exemple. 9 % se sont inscrits en classes préparatoires, 11 % en IUT, 27 % en sections de techniciens supérieurs (STS) et 16 % dans d’autres formations. Entre 1996 et 2008, le taux d’inscrits à l’université a plongé de 10 points, au profit des STS (+2 points) et surtout de la part d’inscrits dans « d’autres formations » qui a doublé, de 8 à 16 %. Il s’agit de formations paramédicales (notamment préparant à des concours) ou d’écoles diverses (journalisme, communication, art, etc.) recrutant directement après le bac.

Pour en savoir plus : « Les bacheliers 2008 entrés dans l’enseignements supérieur : où en sont-ils la quatrième année », note d’information n°14.03, ministère de l’Education, avril 2014.