39 % des 18-64 ans ont eu accès à la formation professionnelle en 2012, selon une étude de l’Insee. Selon les données des déclarations des entreprises du secteur privé, l'accès a la formation a fortement augmenté dans les années 1980, passant de 10 à plus de 30 %. Par la suite, il a continué à augmenter plus lentement, pour dépasser les 40 %, mais un changement de méthode en 2005 rend la comparaison approximative1. La durée moyenne par stagiaire a été divisée par deux en 40 ans, de 60 à 30 heures par an. En Europe, la France est l'un des pays où le taux d'accès à la formation est les plus faibles.

Graphique tiré de « Formation et emploi », Insee référence, Edition 2013.

 

La formation profite d’abord aux mieux formés. Plus des deux tiers des cadres supérieurs ont assisté à au moins une formation en 2012, contre 37 % des ouvriers et 43 % des employés. Les deux tiers des diplômés d’un niveau supérieur à bac+2 ont été formés, contre un quart des personnes sans diplôme.

Les salariés aux statuts les plus favorables sont aussi les plus favorisés dans ce domaine. Un quart des chômeurs sont concernés, contre la moitié des personnes qui occupent un emploi. 63 % des salariés de la sphère publique ont été formés, contre 46 % dans le privé, et 53 en CDI contre 40 % des salariés en CDD. Les employés des plus petites entreprises (de 1 à 10 salariés) ne sont que 34 % à avoir été formés, contre les deux tiers des entreprises de plus de 250 salariés.

La formation est d’abord utilisée par les employeurs pour maintenir la main d’œuvre opérationnelle. « En raison du lien entre la profession et le niveau de diplôme requis pour l’exercer, ce sont les personnes les plus diplômées qui suivent le plus de formation à visée professionnelle », écrit l’Insee. C’est cette logique qui conduit à former les mieux formés. Elle a pour conséquence que les écarts se creusent entre les plus diplômés, à qui l’on donne plus souvent les moyens de s’adapter aux évolutions technologiques, et les moins qualifiés qui le restent encore plus. La « deuxième chance » est rare.

Ces données montrent aussi comment une partie des actifs occupés dans des secteurs favorisés, la fonction publique ou les grandes entreprises notamment, disposent d’une condition salariale globale (qui comprend aussi, le statut, les salaires, les avantages annexes, la couverture maladie, etc.) beaucoup plus favorable que les autres. Ainsi par exemple, pas moins de 69 % de salariés des activités financières et de l’assurance ont été formés, contre 38 % dans le secteur de la construction. Les actifs peu qualifiés des PME des secteurs concurrentiels étant dans la situation la plus défavorable.

Pour en savoir plus : "La formation des adultes", Insee première n°1468, octobre 2013.

 

Notes:

  1. Selon les données de l'Insee, qui couvrent un champ plus large, la taux d'accès des 25-64 ans aurait stagné de 2004 à 2010.