On évoque souvent l’égalité entre les femmes et les hommes aux postes de direction dans les entreprises ou parmi les mandats électoraux. Bien plus rarement dans les associations. Dans ce secteur, fondé sur des principes démocratiques, la place des femmes parmi les dirigeants n’est pourtant guère supérieure. 35 % des associations ont à leur tête une présidente, selon une étude de l’Insee1  pour l’année 2018 contre 32 % dans les entreprises. Et encore, derrière le mot « association » se cachent aussi bien de grandes structures, employant plusieurs milliers de salariés et de minuscules organisations composées de quelques bénévoles qui se réunissent deux ou trois fois dans l’année. Il est fort probable que cette part des femmesest bien plus faible à la tête des grandes associations, comme pour les entreprises ou en politique.

Aux niveaux hiérarchiques inférieurs, comme c’est souvent le cas, les femmes sont davantage présentes. Elles forment 44 % des membres de conseils d’administration, 46 % des bureaux et 48 % des trésoriers sont des trésorières. Parmi les secrétaires, les femmes sont mêmes majoritaires (60 %), le rôle d’un secrétaire associatif pouvant avoir un sens très différent, du secrétariat d’exécution, métier typiquement féminin, au rôle d’organisateur de l’association.

La place des femmes est très inégale selon les secteurs. Dans le domaine de l’hébergement social ou médico-social, on compte presque autant de femmes que d’hommes à la présidence des associations. En revanche, les femmes représentent seulement 22 % des présidents des associations dans le domaine du développement économique. Avec 24 %, les associations sportives font à peine mieux.

Quels sont les éléments qui expliquent la plus ou moins grande présence des femmes à la tête des associations ? À la base, certaines ont des activités plus ou moins mixtes. Les secteurs dans lesquels on compte peu de femmes adhérentes auront mécaniquement peu de femmes présidentes. Au niveau global, si l’équilibre se fait parmi les adhérents et aujourd’hui au sein des organes de direction – sauf dans le cas du sport et des services économiques – le déséquilibre est important dans l’accès aux postes clés. Il dépend lui-même d’un ensemble de facteurs, qui vont des contraintes familiales liées aux inégalités dans la sphère domestique, au sentiment de légitimité pour diriger, en passant par des formes de cooptation masculine. Mais aussi de choix personnels de vie assumés, qui peuvent être liés au genre.

Notes:

  1. « Les associations actives en 2018 », Insee résultat, Insee, juin 2021.