Le rapprochement entre femmes et hommes est très net en matière d’activité professionnelle si on se place sur le long terme. Entre 1975 et 2022, le taux d’activité des premières âgées de 25 à 49 ans a augmenté de 60 à 84 % alors que celui des seconds du même âge diminuait de 97 à 93 %. L’écart entre les femmes et les hommes est ainsi passé de 37 à 9 points. Les femmes ont toujours travaillé, mais, de plus en plus, elles exercent des activités officiellement reconnues et rémunérées. Ce phénomène résulte notamment de l’allongement des scolarités des jeunes filles à partir des années 1950 et il constitue l’une des principales transformations sociales de la seconde partie du XXe siècle.

De plus en plus diplômées, les femmes occupent davantage de métiers qualifiés. Elles représentent 45 % des cadres supérieurs, deux fois plus qu’en 1982. Ces données confirment des travaux plus anciens sur la mixité professionnelle, qui progresse lentement. Globalement, la condition des femmes et des hommes dans le monde du travail se rapproche.

Ce tableau mérite quelques nuances. Parmi les cadres, les femmes occupent encore rarement les postes les plus élevés dans la hiérarchie. L’emploi féminin progresse aussi en bas de la pyramide : 61 % des emplois d’ouvriers et d’employés non qualifiés sont occupés par des femmes, contre 51 % en 1982. Même si leur part dans ce type de métiers s’est réduite ces dernières années, les femmes constituent les bataillons les plus importants des postes les moins bien payés des services notamment (caissière, assistante maternelle ou vendeuse par exemple). Un phénomène important a été très peu médiatisé : depuis la fin des années 2000, le taux d’activité féminin à l’âge adulte, entre 25 et 49 ans, ne progresse plus, comme s’il avait atteint un plafond autour de 85 %. Une partie des femmes se retirent du marché du travail faute de mode de garde pour leurs jeunes enfants (lire notre article), ou parce qu’elles n’arrivent pas à accéder à l’emploi par manque de qualifications, et finissent pas se décourager.