Cinq millions de personnes sont en situation de suroccupation de leur logement, selon les données du recensement 2010 de l’Insee. Au total, 8,2 % de la population vit dans un logement trop petit, contre 7,4 % en 1999. La norme utilisée est fonction du nombre de pièces : un logement non suroccupé doit comprendre au moins un séjour, une pièce pour chaque couple, une pièce pour chaque adulte hors famille, une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de sept ans, une pièce par enfant sinon. Les mesures de l’Insee ne portent pas sur les personnes vivant seules.

Logiquement, la suroccupation est plus élevée en milieu urbain : elle atteint 9 % en moyenne, contre 2 % en milieu rural. Mais les écarts sont encore plus grands à l’intérieur des villes : 18 % des ménages parisiens sont concernés en Ile-de-France, 25 % à Paris et en Seine-Saint-Denis. La situation des départements d’outre mer est similaire à celle de l’Ile-de-France à la Réunion, en Martinique et à la Guadeloupe, elle atteint 42 % en Guyane. Dans ce dernier cas, le taux de suroccupation a augmenté depuis 1999 où il atteignait 39,9 %.

Le niveau de suroccupation augmente aussi avec la taille des familles : 4 % des ménages de deux personnes vivent dans un logement trop petit, contre 16 % de ceux de cinq personnes. Les moyens financiers jouent un rôle majeur : le taux de suroccupation atteint 10 % chez les ouvriers, 15 % chez les employés contre 5 % chez les cadres. Les facteurs qui contribuent à vivre dans un logement trop petit se cumulent : les familles nombreuses aux revenus modestes de la région parisienne et des Dom vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles que la moyenne.

Ces évaluations sont réalisées à partir du recensement, dans lequel la question de la taille du logement n’est pas posée, or celle-ci influence bien entendu aussi les conditions de logement. Elle ne permet pas de prendre en compte la situation des personnes seules. D’autres définitions existent d’ailleurs pour mesurer ce que l’on qualifie aussi parfois de « surpeuplement » du logement.

Pour en savoir plus : « Cinq millions de personnes vivent dans un logement suroccupé« , Insee, juin 2013.