L'ensemble des aides au logement représentent 37 milliards d'euros, soit environ 2 % du PIB (données 2009) et jouent un rôle essentiel pour loger des millions de familles modestes. Cet ensemble regroupe des éléments très variés, des allocations logements aux avantages fiscaux en passant par la construction de logements sociaux. Le Centre d'analyse stratégique dresse un bilan avantages/inconvénients de chacun de ces soutiens, travail utile pour orienter la politique du logement.

De ce bilan ressort toute la complexité des politiques publiques dans le domaine du logement. Les allocations versées sous conditions de ressources aux ménages jouent un rôle essentiel, mais elles peuvent atteindre leurs limites. Dans certains cas, les propriétaires utilisent cette manne pour accroître les loyers… Elles enrichissent alors les bailleurs, plutôt qu'elles amortissent le choc pour les locataires. Les allégements d'impôts pour l'investissement locatif des particuliers constituent plus un support à la défiscalisation qu'un vrai outil de développement du logement à prix modéré. Ils ont notamment entraîné le lancement de programmes dans des zones où la situation du logement n'était en rien tendue…

Construire des logements sociaux paraît l'outil le plus efficace, même s'il ne représente pas la part la plus importante des dépenses de la politique du logement, environ cinq milliards par an (13 % de l'ensemble), soit deux fois moins que les avantages fiscaux. Selon le Centre d'analyse stratégique, le parc social fait gagner de l'ordre de 10 milliards d'euros par an aux ménages qui s'y logent par rapport aux loyers du secteur privé.

Mais les opérations sont longues et complexes à mener. Elles imposent une réflexion de fond sur l'habitat, l'urbanisme et la mixité sociale. Il faudrait notamment aujourd'hui construire dans les quartiers où les prix sont les plus élevés. Ces opérations doivent prendre en compte des besoins contradictoires : d'une part loger les plus pauvres, d'autre part ne pas reproduire les erreurs du passé en concentrant les populations démunies… Décidé en 2003, le "programme national de renouvellement urbain" a permis de rénover et d'accroître le nombre de logements sociaux, mais on reste loin de satisfaire les besoins, dans les quartiers concernés par la "politique de la ville" comme sur tout le reste du territoire urbain.

Pour en savoir plus : "Les aides au logement des ménages modestes", Note d'analyse n°264, Centre d'analyse stratégique, février 2012.