L’état de la dentition des enfants s’améliore très nettement. Entre 1987 et 2006, l’indice carieux1 est passé de 4,2 à 1,6, relève une étude du ministère de la santé. La part d’enfants sans caries a été multipliée par 4,6, de 12 à 56 %. Ce phénomène, présent dans tous les milieux, laisse persister néanmoins des inégalités considérables.

A caractéristiques (âge, sexe, type de ménage, lieu de résidence, etc.) équivalentes, les enfants de cadres ont 2,5 fois plus de chances 2 d’avoir eu recours à un dentiste dans les 12 derniers mois que les enfants d’ouvriers. Selon les enquêtes réalisées en milieu scolaire, en CM2, deux fois moins d’enfants de cadres que d’enfants d’ouvriers se présentaient sans jamais avoir eu de caries (26 % contre 53 %). En maternelle, 23 % des enfants d’ouvriers présentaient au moins une dent cariée non soignée, contre 4 % des enfants de cadres.

Cette situation ne résulte pas pour l’essentiel d’inégalités de revenus, selon le ministère : il existe en effet des programmes de dépistage gratuits et les enfants couverts par la CMU ont un taux de recours au dentiste équivalent à ceux qui ne sont pas couverts. Encore faudrait-il bien mesurer l’impact financier des soins mal remboursés, même par les mutuelles. L’hygiène de vie et les pratiques alimentaires – en particulier la consommation de boissons sucrées et le grignotage – expliquent une partie de l’écart. Le rapport au corps et l’attention portée à la prévention diffèrent selon les milieux. Une situation qui entraîne, après coup, des conséquences financières qui peuvent être lourdes dans les milieux les moins favorisés puisque les soins réparateurs (notamment les prothèses dentaires) sont beaucoup plus onéreux.

Notes:

  1. Moyenne du nombre de dents cariées, absentes pour cause de caries et obturées définitivement
  2. Part d’enfants de cadres ayant eu recours à un dentiste divisée par celle n’y ayant pas eu recours, ce ratio étant rapporté au ratio équivalent pour les enfants d’ouvriers