Les grandes métropoles françaises et Paris attirent autour d’elles 40 % de la population du pays, selon le tout nouveau découpage territorial de l’Insee (données 2017). L’ensemble des « aires d’attraction des villes » (la nouvelle dénomination) de plus de 700 000 habitants et celle de Paris attirent chacune 20 % de la population française. Ces aires comprennent un pôle central et une couronne composée des communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle central.

Un petit quart de la population vit dans une aire dont la population est comprise entre 200 000 et 700 000 habitants, 18 % dans des aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants et 12 % dans des aires de moins de 50 000 habitants. Les communes qui n’appartiennent à aucune grande aire, rurales et isolées, regroupent 7 % de la population. C’est peu, mais cela représente tout de même 4,5 millions de personnes, deux fois plus que la ville de Paris seule.

Environ la moitié de la population française vit dans des « pôles », territoires les plus denses du pays. Encore ne faut-il pas confondre « pôle » et « grande ville ». La définition d’un « pôle » correspond à une densité minimale de 300 habitants au km2, 1 000 habitants et 1 500 emplois. Ainsi, la ville de Pons en Charente-Maritime, avec ses 4 000 habitants, est ainsi commune-centre (la ville la plus peuplée) d’un pôle. 42 % des communes se situent dans la couronne de ces pôles. Il s’agit souvent de communes périurbaines, dont les actifs travaillent dans la commune-centre. Là aussi, la diversité est très grande : certaines d’entre elles sont bien loin du centre, comme Vulaines-lès-Provins (en Seine-et-Marne) et ses 64 habitants, qui appartient à l’aire d’attraction de Paris mais se situe à 90 km de la capitale. De leur côté, les communes rurales isolées forment une mosaïque de petites communes (parfois des hameaux) éloignées des villes. Elles ne représentent qu’une faible part de la population, mais on en compte 8 900, soit un quart de l’ensemble des communes.

Au cours de la période 2007-2017, la population française a progressé au rythme de 0,45 % par an en moyenne. La périurbanisation s’est poursuivie : les communes dont la population a le plus augmenté se situent dans les couronnes des pôles (+ 0,73 % par an) même si l’Insee indique que ce mouvement a ralenti à la fin des années 2010. Les pôles progressent de 0,25 % par an en moyenne, comme les communes isolées, mais la population des communes-centre stagne alors que celle des autres communes des pôles progresse presque aussi vite que dans les couronnes (+ 0,52 % par an). Une partie de ces dernières communes sont en réalité des communes périurbaines, comme Cordelle (Loire) et ses 900 habitants, qui compose le pôle de Roanne. Enfin, l’Insee note que la ville de Paris connaît un déficit migratoire très marqué : beaucoup plus d’habitants quittent la capitale que viennent y habiter. Sa population reste relativement stable du fait de l’excédent des naissances sur les décès.