43 % des actifs occupés (ceux qui ont un emploi) vivent dans de très grandes agglomérations, de 200 000 habitants ou plus, selon l’Insee (données 2012). Mais les différentes catégories sociales ne se répartissent pas de la même façon sur le territoire selon le type de commune. L’agglomération parisienne regroupe 18 % des actifs occupés et concentre près d’un tiers des cadres. Ces derniers ne sont que 14 % à vivre en milieu rural, alors que ces territoires rassemblent un quart de ceux qui ont un emploi. Les agriculteurs vivent logiquement davantage à la campagne (73 %). Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise un peu plus en milieu rural ou dans les petites villes, et les professions intermédiaires (le cœur des couches moyennes) se répartissent à peu près comme la moyenne des actifs occupés.

Parmi les catégories populaires, les employés ne se distinguent pas de la moyenne. Les ouvriers, en revanche, habitent plus souvent dans une commune rurale ou une unité urbaine de moins de 20 000 habitants. Une différence qui tient à la localisation des emplois : les industries sont moins souvent implantées au cœur des villes que les services.

L’élévation des prix des logements, et surtout l’aspiration à un habitat pavillonnaire individuel avec un jardin, a conduit une partie de la population à rechercher un logement au-delà du cœur des grandes villes. Il reste que 60 % de la population continue à vivre dans une unité urbaine de plus de 20 000 habitants. Les catégories populaires elles-mêmes vivent plus souvent dans ce type de ville, qui rassemble 60 % des employés et 50 % des ouvriers.

Malheureusement, l’Insee ne diffuse pas de données plus précises sur la localisation des actifs occupés. Une partie des communes dites « rurales » sont proches des villes : il s’agit d’un habitat pavillonnaire périurbain plutôt favorisé, où logent surtout des couches moyennes, incluant une partie des ouvriers et des employés qui en ont les moyens. Ainsi, la part d’ouvriers qualifiés vivant dans une commune rurale (35 %) est supérieure à celle des ouvriers non qualifiés (30,6 %). En même temps, une partie des catégories populaires n’arrive pas à accéder au logement social et doit payer le prix fort ou se loger plus loin du cœur des villes, en banlieue et parfois au-delà.