43 % des élèves Français se sentent perdus quand ils doivent résoudre un problème de mathématiques, niveau le plus élevé parmi les pays de l’OCDE les plus développés1, selon les données de l’enquête Pisa, réalisée en 2012 auprès des élèves de 15 ans. Aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, au Danemark et en Suède, 20 % des élèves sont dans le même cas. De la même façon, 72,5 % des jeunes français ont peur d’avoir de mauvais résultats : seuls les Coréens du Sud, les italiens et les espagnols sont encore plus stressés. Le pourcentage est de l’ordre de 45 % au Danemark, en Suède et aux Pays-Bas.

L’OCDE a construit un indicateur synthétique d’anxiété en maths qui regroupe plusieurs sous domaines : la part d’élèves perdus face aux problèmes de maths, ceux qui ont peur d’avoir un mauvais résultat, mais aussi l’anxiété face aux devoirs, l’inquiétude face aux difficultés en cours de mathématiques, la nervosité face aux problèmes. Avec un indice de 0,28, la France arrive en quatrième position, derrière le Japon (0,36), la Corée (0,31) et l’Italie (0,30). La moyenne de OCDE est à 0. En Suède (-0,35), au Danemark (-0,37), et aux Pays-Bas (-0,39), les élèves ne font pas face à la même pression scolaire.

Cette pression n’améliore pas les performance des élèves, au contraire, cela les pousse à l’échec : « Une plus grande anxiété vis-à-vis des mathématiques est associée à de moins bons résultats dans cette matière », indique une étude récente de l’OCDE. Seuls la Corée et le Japon dérogent à la règle. En Europe, seule l’Italie obtient un niveau scolaire encore moins bons, avec encore plus de tension ressentie par les élèves qu’en France. Une compétition scolaire accrue favorise les meilleurs élèves, le plus souvent issus des milieux les plus favorisés, dont les parents maîtrisent le mieux le système scolaire. C’est l’un des moteurs des inégalités à l’école. En France, l’indice d’anxiété est de 0,34 pour les moins favorisés et 0,17 pour les plus favorisés.

« Les enseignants peuvent aider à faire diminuer le niveau d’anxiété des élèves », commente l’OCDE2, qui estime qu’ils devraient se préoccuper davantage de ce phénomène : « les enseignants qui utilisent des méthodes pédagogiques formatives avec leurs élèves, en leur indiquant par exemple s’ils travaillent bien en mathématiques, quels sont leurs points forts ou leurs points faibles, et/ou ce qu’il doivent faire pour progresser les aident à faire diminuer leur niveau d’anxiété ». Un type d’évaluation très loin de ce qui est pratiqué dans notre pays.

 

 

Notes:

  1. Nous avons retiré les pays en développement, les ex-pays de l’Est et les pays plus petits, avec lesquels la comparaison est peu pertinente.
  2. Voir « Qui a peur du grand méchant maths ? « , Pisa à la loupe n°48, février 2015.