3,5 millions de salariés, soit 13,4 %, travaillent de nuit1 selon le ministère du Travail (données 2019). Pour près de la moitié d’en (6 %), c’est même leur rythme habituel d’activité. Les hommes (18 %) sont deux fois plus souvent concernés que les femmes (9 %).

Les bataillons du travail de la nuit sont fournis par des métiers très hétérogènes, principalement peu qualifiés, qui vont des chauffeurs routiers à la police en passant par les services de santé. Le travail de nuit régulier est très rare chez les cadres supérieurs (1,3 %) mais atteint 12,2 % chez les ouvriers. Ces moyennes masquent des taux bien plus élevés, par exemple chez les ouvrières qualifiées (18 %).

Les emplois nocturnes sont souvent pénibles. Dans une enquête de 2012, le ministère du Travail écrivait : « Les salariés qui travaillent la nuit décrivent en moyenne des conditions de travail nettement plus difficiles que les autres salariés ». Ils sont davantage soumis à des contraintes de rythme, doivent plus souvent se dépêcher et peuvent plus rarement faire varier les délais. Ces salariés déclarent plus que les autres risquer d’être blessés ou accidentés. Au total, 43 % d’entre eux estiment ne pas pouvoir tenir le rythme jusqu’à 60 ans, contre 27 % pour l’ensemble des salariés. Selon le ministère, une exposition de quinze ans ou plus au travail de nuit augmenterait de 50 % la probabilité d’être par la suite limité dans ses activités quotidiennes. En contrepartie, le supplément salarial reçu n’est pas considérable. Pour les ouvriers, il atteint 7 % pour ceux qui travaillent plus de la moitié de leurs heures durant la nuit, selon le ministère du Travail.

En 1990, 3,5 % des salariés travaillaient habituellement de nuit. Cette part a doublé en 2012 pour atteindre 7,4 %. Depuis, le taux est revenu à 6 %. La baisse s’explique quasi intégralement par la diminution du travail nocturne des hommes, car chez les femmes le taux n’a pas changé. Et même, la part d’ouvrières qualifiées concernées a augmenté de 12,4 % à 17,9 % entre 2013 et 2019 selon le ministère du Travail.

Notes:

  1. De minuit à cinq heures du matin.