20% des immigrés ont la nationalité française, mais les deux tiers se sentent Français, indique une étude de l’Ined sur les registres de l’identité 1. 43 % des immigrés de l’Union européenne se sentent Français, contre 62 % des immigrés originaires d’Afrique Sub-saharienne et 70 % de ceux du Maghreb. Les Turcs, les Italiens et Espagnols se situent autour de 50 %. Chez les descendants d’immigrés, la proportion dépasse les 90 %, sauf pour les Turcs où elle atteint 76 %.

Ces données montrent que la perception que l’on a de son statut et la situation légale peuvent différer profondément. Plus de la moitié des immigrés étrangers se sentent Français, et c’est le cas des deux tiers des immigrés du Maghreb, indique l’Ined, qui souligne « la force de la diffusion de l’identité nationale » mériterait d’être analysée. Une grande partie des immigrés – sans doute ceux établis depuis le plus longtemps dans l’Hexagone – ne considère pas sa situation juridique – le fait de ne pas détenir la nationalité française comme un facteur déterminant en regard de l’intégration sur le territoire.

L’étude montre par ailleurs que 90 % des immigrés et 94 % des descendants d’immigrés « se sentent chez eux en France ». Dans ce domaine, les immigrés originaire d’Afrique Sub-saharienne se distinguent avec un taux inférieur, de 76 %, probablement en raison des discriminations qu’ils peuvent subir du fait de leur couleur de peau. Ces éléments indiquent que les polémiques, les discours de rejet parfois violents, ne modifient pas en profondeur le sentiment d’identité nationale de la population immigrée et de ses descendants, qui demeure très fort.

 

Pour en savoir plus : « Les registres de l’identité. Les immigrés et leurs descendants face à l’identité nationale« , Patrick Simon et Vincent Tiberj, Document de travail de l’Ined n°176.

Notes:

  1. Réalisée dans le cadre de l’enquête « Trajectoires et origines », auprès de 21 000 personnes entre septembre 2008 et février 2009.