1,24 million de personnes âgées sont reconnues comme « dépendantes » et titulaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) au 1er janvier 2014, selon le ministère de la Santé. Cela représente un peu moins de 2 % de l’ensemble de la population française et 8 % des plus de 60 ans. Selon les enquêtes réalisées auprès de la population (données 2008), sept millions de personnes de plus de 60 ans déclarent une limitation fonctionnelle et, en leur sein, 1,28 million se disent limitées pour des activités essentielles. Les enquêtes sur le non-recours à cette prestation estiment qu’il est de l’ordre de 20 à 30 %1 : le nombre de personnes dépendantes est sans doute proche d’1,5 million, au moins.

La population dépendante est loin d’être homogène : le degré d’autonomie varie fortement. Si l’on s’en tient aux données de l’Apa, 44 % des personnes dépendantes ont la plus faible perte d’autonomie : elles peuvent se déplacer, mais doivent être aidées pour la toilette ou l’habillage. 20 % a besoin d’une aide plusieurs fois par jour ; un gros quart est confiné au lit ou en fauteuil et requiert une prise en charge pour la plupart des activités. Enfin, 9 % des personnes âgées sont confinées au lit ou en fauteuil, et ont besoin d’une présence continue.

Un peu moins des trois quarts des personnes titulaires de l’Apa sont des femmes, soit environ 910 000 contre 330 000 hommes. Ce phénomène résulte pour l’essentiel de l’écart d’espérance de vie selon le sexe (environ sept ans). Pour un âge donné, les femmes sont plus souvent dépendantes : elles vivent plus longtemps, mais en moins bonne santé en moyendependance2016ne que les hommes. La proportion de personnes dépendantes augmente très nettement avec l’âge. Plus de 50 % des titulaires de l’Apa ont plus de 85 ans, 35 % entre 75 et 85 ans.

Malheureusement, on dispose de très peu de données sur la dépendance selon le milieu social. L’usure physique du travail est bien plus grande dans les milieux modestes, qui ont une espérance de vie plus faible et une perte d’autonomie précoce. À 35 ans, l’écart d’espérance de vie est de six années entre les cadres et les ouvriers, mais dix années les séparent pour ce qui est de l’espérance de vie sans problèmes physiques et sensoriels (données 2003). Les milieux aisés disposent des moyens financiers et matériels qui leur permettent d’être aidés à préserver leur autonomie et rendent la vie moins difficile à un âge élevé. Ainsi, par exemple, parmi les personnes handicapées âgées, les ouvriers sont quatre fois plus nombreux que les cadres supérieurs à vivre en maison de retraite (données 1999).

Notes:

  1. Lire « Le non-recours à l’Apa vu par les professionnels de terrain », dossiers de la Dress, n°10, décembre 2016.