Les personnes perçues comme « non blanches » représentaient 15 % de celles vues à la télévision contre 85 % pour les personnes « blanches », selon une étude de l’Arcom 1. La télévision demeure, en dehors du travail, l’occupation numéro un des Français et des Françaises. La place occupée par les personnes qui figurent à l’antenne et la manière dont elles sont présentées exercent une influence sur nos représentations des rôles dans la société.
Globalement, les non-blancs sont sous-représentés, puisqu’on estime à environ 27 % leur proportion dans la société française 2. Parmi les personnages perçus comme non blancs, 45 % sont classés comme « noirs », 29 % « arabes », 9 % « asiatiques » et 17 % « autres ». La place des personnes non blanches ne change quasiment pas depuis 2014, toujours autour de 15 %.
Le type de personne incarné à la télévision est encore plus intéressant à analyser. Les personnes perçues comme non blanches représentent 20 % de celles ayant un rôle négatif et seulement 10 % de celles ayant un rôle positif. Mais l’Arcom note une amélioration : en 2015, les personnes non blanches constituaient 29 % des personnes ayant le mauvais rôle. Une évolution qui contraste avec les propos xénophobes tenus sur certaines chaines, de relativement faible audience mais particulièrement violentes.
Ces chiffres doivent être utilisés avec une prudence particulière puisque les données sont particulièrement difficiles à établir. Pour les recueillir, l’Arcom visionne des milliers d’heures de programmes. Ensuite, ses experts attribuent une couleur à chaque personnage : dans de très nombreux cas, la frontière entre « blanc » et « non blanc » n’a rien d’évident. Malgré tout, ces données éclairent les écarts qui persistent entre la société française et l’image qu’on en donne à la télévision.
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