L’unité de consommation est un concept très souvent employé dans l’analyse des inégalités de revenus. Il sert à comparer les niveaux de vie de ménages de tailles différentes. On ne vit pas de la même façon avec 1 500 euros par mois seul ou à cinq. Pour pouvoir comparer, l’Insee découpe la masse des revenus comme un gâteau avec un système de parts. Une part entière vaut une unité de consommation. La première personne du ménage vaut une part, donc une unité. Mais toutes les parts n’ont pas la même taille car les dépenses n’augmentent pas autant que le nombre de personnes : il n’est pas utile d’avoir une cuisine ou une salle de bain chacun, par exemple. Un enfant de deux ans n’a pas les mêmes besoins qu’un adolescent.

L’Insee utilise les valeurs suivantes : le premier adulte vaut une part entière (donc une unité de consommation), les autres personnes de 14 ans ou plus valent 0,5 part, les enfants de moins de 14 ans 0,3 part. Concrètement, un couple dont les revenus sont de 1 500 euros a un niveau de vie équivalent à celui d’une personne seule qui touche 1 000 euros, car 1 500 euros est équivalent à 1 000 euros multipliés par 1,5 part (une part pour le premier adulte, 0,5 pour le second).

Ce système reste rudimentaire : on remarquera par exemple que ces parts sont proportionnelles au revenu et non plafonnées. Un enfant de famille aisée coûte plus cher qu’un enfant de famille pauvre, mais il existe sans doute une limite. Pour autant, ce système est tout de même plus proche de la réalité des niveaux de vie que si l’on ne tenait pas compte de la taille des ménages ou que si l’on divisait par le nombre de personnes. Enfin, il y a un point dont personne ne parle et qui est souvent mal compris : les unités de consommation, c’est un concept théorique destiné à permettre la comparaison des ménages entre eux, ce n’est pas ce que les ménages touchent en réalité. Par exemple, le revenu des personnes seules réellement perçu1(1 560 euros en 2016) n’est pas équivalent au niveau de vie médian pour une unité de consommation (1 710 euros).

 

Notes:

  1. Voir les données présentées par l’Observatoire des inégalités.