À la question « votre enseignant s’intéresse-t-il aux apprentissages de tous les élèves », 17,7 % des jeunes français interrogés dans le cadre de l’étude Pisa de l’OCDE de 2022 répondent « jamais ou quasiment jamais »1. La France figure parmi les pays dans lesquels les jeunes s’estiment les moins soutenus par leurs enseignants, après la Grèce et la Pologne où ce chiffre atteint 20 %, et l’Autriche où il s’élève à 18 %. Le pourcentage s’élève à 10,7 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE, tombe même sous les 7 % au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
La France est à la traîne dans l’ensemble des questions posées par l’organisation internationale au sujet du soutien donné aux élèves en difficulté par leurs enseignants. Par exemple, 11,5 % des jeunes français disent ne jamais ou quasiment jamais recevoir d’aide en cas de besoin, contre 7,7 % pour la moyenne de l’OCDE. 16,2 % déclarent même qu’il est très rare que l’enseignant continue son apprentissage jusqu’à ce que tous les élèves aient compris, contre 11,6 % en moyenne.
Les études menées par l’OCDE sur le niveau scolaire des jeunes de quinze ans font couler beaucoup d’encre au moment de leur parution. Les commentateurs se concentrent le plus souvent sur la synthèse fournie à la presse et entrent rarement dans les détails de ces études, qui, pourtant, apportent des éléments d’explication. Le contraste est très fort entre les discours sur la nécessité de lutter contre le décrochage scolaire d’un côté et les aides apportées aux jeunes dans cette situation de l’autre. Un soutien qui doit être intégré dans la pédagogie, mais qui suppose aussi de moyens plus larges, que ce soit en temps comme en personnels. On sait par exemple que le nombre d’élèves par enseignant est beaucoup plus élevé en France en maternelle et au primaire que dans les autres pays (lire notre article).
Notes:
- Les études Pisa sont réalisées auprès des jeunes âgés de 15 ans dans un très grand nombre de pays. Les données publiées ici portent sur les enseignements de mathématiques. ↩