Colocations, hébergement d’un parent ou d’un ami, etc. pas moins de 3,7 millions de personnes, soit 6 % de la population vit dans un ménage qualifié de « complexe » par l’Insee1. Ce type de ménage se distingue du ménage traditionnel, composé soit d’une personne seule, soit d’un couple ou d’adultes avec un ou plusieurs enfants, qui est beaucoup plus souvent étudié par l’Insee.

Un premier type de ménage complexe est organisé autour d’un noyau familial vivant avec une ou plusieurs autres personnes, qui peuvent ne pas avoir de lien de parenté. C’est la forme historique des ménages complexes : 2,5 millions d’individus sont concernés, soit les deux tiers des personnes qui vivent dans un ménage complexe. Parmi eux, la moitié des individus se trouvent dans un ménage dit « dynastique », c’est-à-dire où l’on trouve une famille et un ou plusieurs parents ou grands-parents, plus rarement une famille avec enfants et petits-enfants.

Un second type de ménage complexe réunit ceux qui ne sont pas formés autour d’un noyau familial : des personnes qui vivent sous le même toit, mais qui n’ont pas de relation de couple ou de lien de parenté de parent à enfant. 1,2 million de personnes et un tiers de celles qui vivent dans un ménage complexe sont concernées. Il peut s’agir, par exemple, de colocations entre jeunes qui rassemblent 377 000 personnes, dont 108 000 comprennent exclusivement des étudiants. On y trouve aussi des adultes avec d’autres liens de parenté mais vivant sous le même toit, comme des frères et sœurs, des grands-parents et petits enfants, des cousins, etc.

Autrefois très répandus, notamment en milieu rural, la part des ménages complexes est passée de 6,4 % en 1990 à 3,7 % en 2020. Essentiellement parce que les personnes âgées vivent moins souvent avec leurs enfants, plus longtemps en meilleure santé à leur domicile ou, par la suite, en maison de retraite. En dépit des sentiments qu’on peut avoir envers ses ascendants ou descendants, la cohabitation des générations est bien plus souvent subie que choisie. La part des autres formes de ménages complexes dans la population est plutôt stable, alors qu’on aurait pu s’attendre à leur développement du fait des difficultés de logement. L’essor des collocations reste finalement modeste au niveau de l’ensemble de la société française, l’Insee note que la part de ménages formés de jeunes de moins de 30 ans est restée quasiment stable entre 1990 et 2020. Enfin, comme le note l’institut, la localisation des ménages complexes a changé. Dans les années 1990, ces derniers étaient surreprésentés en milieu rural du fait de la cohabitation intergénérationnelle. En 2020, les ménages complexes sont plus nombreux en ville (4,3 % des ménages) qu’à la campagne (3,1 %).

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Notes:

  1. « Partager son logement au-delà du noyau familial », Fabienne Daguet, Insee première n°1980, Insee, janvier 2024.