38 % des personnes qui vivent dans un ménage immigré sont pauvres, selon les données 2012 de l’Insee (seuil de 60 %) contre 16 % pour les ménages mixtes et 11 % pour les ménages non immigrés. Le taux de pauvreté dépasse 40 % pour les ménages dont la personne de référence est née en Afrique ou est apatride. Les 2,1 millions de personnes vivant dans un ménage immigré qui vivent sous le seuil de pauvreté représentent un quart des personnes pauvres, les ménages mixtes 7,7 % et les ménages non immigrés les deux tiers.
Les explications de ce niveau de pauvreté sont multiples. Les ménages immigrés ont en moyenne davantage d’enfants, ce qui réduit le niveau de vie par personne. Il s’agit d’une population plus jeune, dont les revenus sont moins élevés parce qu’entrée plus récemment sur le marché du travail. Surtout, les immigrés disposent souvent de bas niveaux de diplôme, occupent des emplois mal rémunérés, à temps partiel ou sous statut précaire, et dans des secteurs où les salaires sont les plus faibles (bâtiment, nettoyage, etc.). Le taux de pauvreté des personnes sans diplôme en France, toutes origines et tous âges confondus, atteint 20 %.
Les immigrés doivent faire face à des difficultés qui leur sont propres. Pour les adultes, la non maîtrise de la langue constitue un obstacle pour une partie des emplois. Beaucoup disposent d’un faible réseau social à mobiliser, souvent utile pour accéder aux stages ou à l’emploi durable. Ils sont confrontés à des discriminations et les immigrés de nationalité hors Union-européenne ne peuvent occuper plus de cinq millions d’emplois qui leurs sont interdits, pour l’essentiel dans la fonction publique.
Avertissement : un « ménage immigré » est un ménage dont la personne de référence est immigrée. Ces ménages comprennent donc un certain nombre de personnes (les conjoints et enfants) qui elles-mêmes ne sont pas nécessairement immigrées. Cette notion est donc très discutable mais malheureusement c’est la seule pour laquelle l’Insee diffuse des données sur la pauvreté des immigrés.