Depuis le milieu des années 1990, les gains d’espérance de vie à la naissance obtenus par les femmes sont moins rapides que ceux des hommes et l’écart entre les sexes se resserre : de huit ans et trois mois en 1992 en faveur des femmes, il est tombé à six ans depuis 2017. La remontée de l’écart de 2020 est lié à l’impact de la Covid-19, deux fois plus élevé pour les hommes (- 0,6 ans d’espérance de vie) que les femmes (- 0,3 ans). Les femmes peuvent compter en moyenne sur 85 années de vie contre 79 pour les hommes.

Cette égalisation est liée au fait que les modes de vie féminins sont de plus en plus semblables à ceux des hommes, qu’il s’agisse des durées de travail ou des types d’activité professionnelle, de consommation de tabac ou d’alcool notamment. En particulier, l’emploi peu qualifié féminin du secteur des services, dans des conditions de travail parfois très pénibles physiquement, se développe davantage que l’emploi peu qualifié  industriel majoritairement masculin.

Pour autant, l’inégalité entre les femmes et les hommes en la matière reste considérable. En 2021, l’espérance de vie des hommes est équivalente à celle que les femmes avaient au milieu des années 1980. Au rythme actuel des années 2010, il faudrait environ 60 ans pour arriver à l’égalité dans ce domaine. Les femmes continuent malgré tout à mener des vies moins dangereuses et plus saines, et demeurent plus attentives à leur santé.

Enfin, il faut noter que l’espérance de vie dite « sans incapacité » sévère, qui est calculée en interrogeant les personnes sur leur autonomie est un peu moins favorable aux femmes. Celle-ci est de 77,9 ans pour les femmes et de 73,7 ans pour les hommes. Les femmes vivent certes plus longtemps, mais en partie dans des conditions difficiles, avec notamment une perte d’autonomie dans les gestes du quotidien (lire notre article).