La part de familles monoparentales est passée de 9,4 à 24,9 % de l’ensemble des familles entre 1975 et 2019, selon l’Insee1. Au total, on compte plus de deux millions de familles de ce type. Elles rassemblent environ 3,5 millions de personnes, parents et enfants compris. Dans 82 % des cas elles sont formées d’une mère avec ses enfants. Si on ne considère que les enfants mineurs, un cinquième d’entre eux vit dans une famille monoparentale.

La progression de la monoparentalité est principalement la conséquence de l’augmentation des ruptures de couples existants. Ces séparations constituent un grand progrès, en particulier pour les femmes, car elles signifient la possibilité de mettre fin librement à un couple qui va mal. Les évolutions du droit de la famille – notamment l’instauration en 1975 du divorce par consentement mutuel – et l’élévation du taux d’activité féminin sont à la base de cette avancée. En contrepartie, les familles monoparentales vivent dans des conditions plus difficiles : leur taux de pauvreté approche les 20 %, contre 7 % pour les couples avec enfants (données Insee 2018). Seuls les minima sociaux, les allocations familiales et logement évitent à une partie de ces familles de vivre dans l’extrême dénuement.

Les familles monoparentales se recomposent : le plus souvent, les parents seuls reforment un couple avant le départ des enfants du domicile familial. L’ancienneté moyenne des familles monoparentales était ainsi de cinq ans et demi en 2011, selon l’Insee2. Les mères de famille monoparentale sans diplôme ont plus de difficultés à refonder une union : un quart d’entre elles sont dans cette situation depuis au moins dix ans, contre 15 % de celles qui ont au moins le bac. Disposer ou non de moyens financiers et d’un soutien familial pour prendre en charge les enfants ont des conséquences considérables pour la vie des parents concernés.

Jusqu’où peut augmenter la part de familles monoparentales ? Sauf instabilité extrême des couples, qui semble peu probable, la proportion devrait plafonner avec celle des ruptures. D’ailleurs pour la première fois depuis 1975, le nombre et la part de familles monoparentales sont demeurés stables en 2019 par rapport à 2018. Quoi qu’il advienne, et même si leur part n’augmentait plus à l’avenir, la question des conditions de vie des familles monoparentales restera une question sociale centrale.

Notes:

  1. Familles avec au moins un enfant de moins de 25 ans, France métropolitaine.
  2. « Depuis combien de temps est-on parent de famille monoparentale ? » Insee Première n°1539, mars 2015.