La part de familles monoparentales est passée de 9,4 à 24 % de l’ensemble des familles entre 1975 et 2017, selon l’Insee1. Au total, on compte plus de deux millions de familles de ce type qui rassemblent environ 3,5 millions de personnes, parents et enfants compris. Dans 82 % des cas elles sont formées d’une mère avec ses enfants.

La progression de la monoparentalité est principalement la conséquence de l’augmentation des ruptures de couples qu’ils soient mariés ou non. Choisi ou subi, ce mode de vie pose des difficultés d’organisation et entraîne une baisse notable de niveau de vie. Il constitue l’une des premières causes de pauvreté. Le niveau de vie moyen par personne au sein des familles monoparentales est inférieur d’un tiers à la moyenne des autres familles. Après prestations sociales, 19 % des familles monoparentales sont considérées comme pauvres au seuil de pauvreté équivalent à 50 % du revenu médian, contre 7 % des couples avec enfants (données Insee 2018). Pour les personnes seules avec enfant qui n’ont pas d’emploi, ce taux monte à plus de 40 %. Pas moins de 1,3 million de personnes (parents et enfants compris) vivent dans une famille monoparentale dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Seules les allocations familiales et les allocations logement évitent à une partie des familles monoparentales de vivre dans l’extrême dénuement.

Il faut nuancer le portrait des familles monoparentales souvent misérabiliste. Être une « famille monoparentale » n’est pas, le plus souvent, définitif et leur situation dépend beaucoup de leur milieu social. La plupart des parents seuls reforment un couple avant le départ des enfants du domicile familial. L’ancienneté moyenne des familles monoparentales était ainsi de cinq ans et demi en 2011, selon l’Insee2. 20 % sont dans cette situation depuis moins d’un an, 17 % depuis au moins 10 ans. Les mères de famille monoparentale sans diplôme ont plus de difficultés à refonder une union : un quart d’entre elles sont dans cette situation depuis au moins 10 ans, contre 15 % de celles qui ont au moins le bac. Disposer ou non de moyens financiers et d’un soutien familial pour prendre en charge les enfants ont des conséquences considérables pour la vie des parents concernés.

Jusqu’où peut augmenter la part de familles monoparentales ? À moins d’une instabilité extrême des couples, qui semble peu probable, la proportion devrait plafonner. Dans les années récentes, l’Insee note une stabilisation du nombre d’enfants mineurs concernés par une séparation de leurs parents (environ 370 000 par an). Même si leur part n’augmentait plus à l’avenir la question des conditions de vie des familles monoparentale restera une question sociale centrale.

Notes:

  1. Familles avec au moins un enfant de moins de 25 ans, France métropolitaine.
  2. « Depuis combien de temps est-on parent de famille monoparentale ? » Insee Première n°1539, mars 2015.