20 % de la population de plus de 25 ans dispose d’un niveau de diplôme supérieur à bac + 2 et la moitié détient au maximum le brevet d’enseignement professionnel (BEP), selon les données de l’enquête emploi 2019 de l’Insee. Dans le débat public, on confond souvent le niveau scolaire des personnes qui sortent du système éducatif (les jeunes générations) avec celui de l’ensemble de la population, toutes générations confondues. Par exemple, chez les 25-29 ans, la part des titulaires d’un niveau de diplôme supérieur à bac + 2 est de 36 % et celle de ceux qui ont au mieux un BEP est de 30 %. L’indicateur pour l’ensemble de la population comprend des générations anciennes, bien moins diplômées. Seuls 20 % des jeunes nés au début des années 1950 obtenaient le bac, contre 80 % aujourd’hui, toutes sections confondues.

Le diplôme ne résume pas bien entendu à lui seul le niveau de formation. Avec l’âge, ces générations ont acquis de l’expérience, se sont formées par elles-mêmes ou au travail. Il n’en demeure pas moins que la société française est composée d’une très grande majorité de personnes qui n’ont pas eu accès à l’enseignement supérieur, ce que l’on oublie assez souvent dans les milieux diplômés. Même chez les jeunes, il reste donc 30 % de faiblement diplômés – au mieux le BEP – et l’accès à l’enseignement supérieur est très loin d’être généralisé. Ce décalage entre la réalité du niveau de diplôme de la population et l’image qu’en ont les plus diplômés explique un certain nombre d’incompréhensions, notamment entre le personnel politique et les classes populaires.

Une élévation sur longue période

Au fil du temps, le niveau de formation s’est nettement amélioré1. Les trois quarts des générations nées à la fin des années 1910 n’avaient aucun diplôme. C’était encore le cas de près de la moitié des générations de celles nées au début des années 1940. Jusqu’aux générations nées à la fin des années 1930, détenir un diplôme de l’enseignement supérieur est resté très marginal. La proportion s’élève ensuite pour dépasser 40 % pour les générations nées à la fin des années 1970, puis stagne pour celles nées au début des années 1980.

Source : Insee,  « L’économie française », éd. 2011.

Notes:

  1. Voir :  « Les inégalités entre générations depuis le baby-boom », in L’économie française, édition 2011, Insee.