Près des deux tiers des couples mettent l'ensemble de leurs revenus en commun, 18 % en partagent une partie seulement et la même proportion sépare totalement les comptes, indique une étude de l'Insee (données 2010). Le mode du partage global est largement le plus répandu, mais plusieurs raisons peuvent pousser à préserver une certaine autonomie, notamment la stabilité présumée du couple. L'Insee n'a pris en considération que les couples formés depuis au moins un an, mais, pour les plus récents, la situation n'est pas toujours très pérenne. Logiquement, plus l'ancienneté de vie commune est grande, plus la part de ceux qui partagent l'ensemble des revenus est grande. Elle atteint 80 % pour les couples formés depuis 20 ans ou plus, contre 31 % pour les couples de moins de cinq ans d'ancienneté. La présence d'enfants accroît la probabilité de mise en commun des revenus, mais cette part est moins grande pour ceux qui ont déjà eu une expérience de couple. Certains conjoints peuvent garder des liens financiers avec leur précédent partenaire, une pension alimentaire à verser par exemple. Enfin, certaines professions non salariées ont intérêt à bien distinguer leurs revenus et patrimoines.

Le couple reste, sauf cas particuliers, très largement dans une logique de redistribution (celui qui perçoit le plus paye le plus) et très éloigné d'une une logique individualiste (chacun paie ses dépenses). Parmi les couples qui ne mettent pas en commun l'ensemble de leurs revenus, seuls 21 % contribuent de façon égale aux dépenses, sans tenir compte des ressources 1. L'Insee estime cependant que les recompositions, l'instabilité des couples et la hausse de la bi-activité pourraient réduire la proportion de couples partageant entièrement leurs revenus.

Pour en savoir plus : "La mise en commun des revenus dans les couples", Insee première n°1409, juillet 2012.

Notes:

  1. L'Insee ne donne pas la part, parmi ces derniers, de ceux qui ont des revenus indentiques