21 ans pour les filles et 20 ans et demi pour les garçons en moyenne : c’est « l’espérance de scolarisation » en France, l’âge moyen théorique auquel on sortirait de l’école, si l’on appliquait les taux de scolarisation par âge de 20201. Cette espérance est aujourd’hui à peu près niveau du milieu des années 1990. Le processus d’allongement des scolarités a été très marqué des années 1960 au milieu des années 1990. Rien qu’entre 1985 et 1995, l’espérance de scolarisation avait augmenté de deux ans. Elle a diminué de six mois entre la fin des années 1990 et la fin des années 2000. Depuis 2013, la remontée est assez nette.
À partir du milieu des années 1990, deux phénomènes se sont conjugués. D’une part, le redoublement ayant fait preuve de son inefficacité2 et il a été beaucoup moins utilisé. Cela a réduit mécaniquement le nombre d’années passées à l’école. D’autre part, la France a réduit son effort de développement de son système d’éducation, alors que les dépenses avaient dans ce domaine fortement progressé jusqu’au milieu des années 1990. Il faut dire que dans les années 1960-1970 notre pays était particulièrement en retard.
Les années récentes sont marquées par des signes plutôt positifs. L‘accès au bac progresse à nouveau, du fait du bac pro d’abord, mais aussi du bac général. La part de sortants sans diplôme a diminué dans les années 2010. Enfin, on note depuis 2010 une nouvelle progression de la population étudiante. Ce dernier phénomène n’est pas comparable au mouvement des décennies 1970 à 1990, mais il va dans le bon sens.
La majorité des jeunes ne font pas d’études supérieures
Parmi ceux qui ont terminé leur parcours scolaire 3, 55 % n’ont pas fait d’études supérieures : 13 % n’ont aucun diplôme, 11 % possèdent un CAP, BEP ou équivalent, 15 % un bac techno ou général et 17 % un bac pro. Parmi les 45 % de diplômés de l’enseignement supérieur, 15 % ont un bac +2, 9 % un niveau licence et 21 % un niveau master 2 ou grande école. La jeunesse étudiante reste donc minoritaire. A 21 ans, la moitié des jeunes ne sont plus sur les bancs de l’école. La majorité travaille ou cherche un emploi et une intégration durable dans l’univers professionnel. Leur situation sociale est très différente de ceux qui continuent à étudier.
Notes:
- Exactement comme l’espérance de vie est une durée de vie théorique, compte tenu des taux de mortalité du moment. Notre graphique présente l’espérance de scolarisation à deux ans, on peut donc approximativement ajouter deux ans pour avoir l’espérance de scolarisation à la naissance. ↩
- Faute de disposer d’autres moyens pour assurer le rattrapage des élèves, il peut rester un moindre mal. ↩
- On considère qu’une personne a quitté l’école quand elle n’a pas été scolarisée depuis plus d’un an. ↩