Le taux de chômage atteint en moyenne 25 % dans les Doms selon les données de l’Insee (2e trimestre 2012). En comparaison, avec ses 9,8 % de chômeurs à la même période, la métropole donne presque l’image du plein emploi… Les départements de métropole où les taux de chômage sont les plus élevés sont les Pyrénées-Orientales et l'Hérault, avec 14 % de chômeurs. Dans les Doms, le taux le moins élevé se situe en Martinique (21 %), mais il atteint 28,5 % à La Réunion. Pour Mayotte, on ne dispose même pas de données… Ces chiffres masquent une population qui échappe au comptage, puisque n’ayant aucun espoir de retrouver un emploi, elle ne déclare même plus en rechercher.

Si l’on y regarde de plus près, on arrive à des taux encore supérieurs dans certains territoires : 40,8 % dans la zone d’emploi de Saint-Laurent en Guyane, 36 % dans la partie Sud de La Réunion, 31,2 % dans sa partie Ouest. A Cayenne (Guyane) et dans la partie Nord de La Réunion, les taux sont inférieurs, autour de 18 %. Surtout, la situation des jeunes sur le marché de l’emploi est catastrophique. Partout, leur taux de chômage dépasse 50 %, de 51,5 % en Guyane à 57,6 % en Guadeloupe. On peut imaginer des taux supérieurs à 75 % pour les jeunes non-qualifiés. Parmi les jeunes, combien ne déclarent même plus chercher du travail tant ils savent qu’ils n’ont aucune chance d'en obtenir ? Impossible à dire. La jeunesse des Doms se trouve comme enfermée dans un piège. Les faibles qualifications (lire notre article) alimentent un chômage de masse, mais, en même temps, pourquoi se former si dans une grande partie des cas on s’attend à passer par la case chômage ?

Seule maigre consolation pour les Doms, l’emploi ne suit pas l’évolution de la conjoncture de la métropole et les taux de chômage sont restés à peu près stables depuis 2007. Sauf à La Réunion, où le taux a grimpé de 24,6 à 29 % entre 2007 et 2011. Et encore : le taux de chômage est stable, mais les populations des Doms augmentent rapidement : le nombre de demandeurs d’emploi s’accroît partout. Il a par exemple augmenté de 45 % entre mi 2009 et mi 2013 à La Réunion (voir les tableaux de bord du Cerom). Il faudrait des transformations structurelles (formation de la main d’euvre, meilleure répartition de la richesse, essor des services, etc.) pour inverser la situation et réduire de façon sensible le nombre de demandeurs d’emplois.